Vision des animaux

    Commençons avec deux animaux qui nous sont très familiers et que nous connaissons tous : le chat et le chien. 

    Bien qu’ils soient, pour beaucoup d’entre nous, de fidèles compagnons, peu savent réellement ce que leur “toutou” ou “matou” adoré voit.

    En réalité, chez ces deux animaux, la vue n'est pas le sens le plus développé. En revanche, ils possèdent une ouïe et un odorat hors du commun.

En fait, le chat et le chien sont, tout comme l’homme peut l’être, daltoniens et ne voient pas toutes les couleurs (le chat l’est encore plus que le chien).

    En revanche, lorsqu’il s’agit de la vision nocturne, le chat voit beaucoup mieux que nous.

    En effet, sa pupille est capable de se dilater dans des proportions étonnantes afin de capter le plus de lumière possible. De plus, comme beaucoup d’animaux, il possède à l’arrière de sa rétine une surface réfléchissante appelée tapetum lucidum qui lui permet de capter encore plus de lumière et donc d’améliorer sa vision nocturne.

Cette surface, en captant plus de lumière permet aux bâtonnets de l'œil de mieux fonctionner et donc d’aider à mieux distinguer les objets de nuit.

    Cet animal, assez connu de tous, possède lui aussi une vision quelque peu particulière. 

    En effet, ses yeux sont disposés sur les côtés de sa tête et lui permettent d’avoir une vision à 340° !

Mais attention, le cheval possède quelques angles morts et ne peut pas voir ce qu’il y a en face ou derrière lui. 

En revanche, il voit les mains du cavalier posées sur son garrot ! 

    De plus, le cristallin du cheval est ovale, et lui permet de voir des éléments au premier plan et à l’arrière plan en même temps tandis que chez l’Homme, la mise au point ne nous permet de nous concentrer que sur un élément en particulier mais pas ce qui l’entoure.

    Pour ce qui est des couleurs, le cheval ne possède que 2 types de cônes et ne peut donc pas discerner le rouge. Il distingue donc particulièrement le jaune, le vert et le bleu. 

    Enfin, en ce qui concerne la vision nocturne, le cheval voit presque aussi bien que le chat ! Ceci est possible par la forte dilatation de sa pupille et là encore grâce à la présence du tapetum lucidum.

    Avez-vous déjà essayé d’attraper une mouche ? On ne va pas se mentir ce n’est pas une mince affaire ! Mais savez vous pourquoi ?

    Les insectes sont dotés d’une vision très particulière.

Tout d’abord, il faut savoir que leur yeux ne possèdent pas du tout la même structure que chez l’Homme ou que beaucoup d’autres vertébrés.

    En effet, les insectes possèdent des yeux dits “à facettes” aussi appelés yeux composés. Ces yeux sont composés d’une multitude de surfaces sensibles à la lumière.

Par exemple, l’abeille en possède 8000 ! Chaque facette transmet une information au centre nerveux de l’insecte.

Ainsi, les yeux de l’abeille transmettent 200 images par seconde ! A titre comparatif ceux de l’Homme n’en transmettent que 24 par seconde !

    Cette caractéristique confère une propriété toute particulière aux insectes : ils peuvent anticiper les mouvements et voir au ralenti ! 

C’est pourquoi une mouche semble toujours avoir un coup d’avance sur vous et qu’il vous sera très difficile de l’attraper.

    Comment voient ces animaux que nous observons quotidiennement ?

    Peut-être aurait-on tendance à penser que leur vue est peu développée, mais ce n’est absolument pas le cas !

Par exemple, on sait que les pigeons sont capables de voir une palette de couleur bien plus large que celle que nous percevoir en tant qu’humain !

    Pour ce qui est des rapaces, leur vision est tout à fait exceptionnelle !

Leurs yeux sont plus gros que ceux de l’Homme. Leur acuité visuelle et leur résolution sont elles aussi bien supérieures ! 

    En effet, un faucon peut voir de très petits objets à des distances absolument effrayantes !  (Il est capable de percevoir un objet de 2mm à 18m).

De plus, les rapaces sont dotés d’un cou qu'ils peuvent faire tourner jusqu’à 270° augmentant considérablement leur champ de vision déjà très large ! 

    Par ailleurs, on sait que les rapaces dits diurnes, possèdent non pas une mais deux fovéas, contre une pour les rapaces nocturnes.

Cette caractéristique leur confère un champ de vision de 110° ! A titre de comparaison, l’Homme, s’il ne bouge pas la tête, a un champ de vision de 62° par oeil soit 124°. Ce champ est très largement réduit lorsqu’il s’agit par exemple de lire, jusqu’à obtention d’un champ limité de 20 à 40 °.

    Contrairement à l’Homme, les rapaces sont capables de voir des ultraviolets ce qui augmente encore une fois leurs capacités visuelles.

    Les serpents sont certainement ceux qui possèdent la vision la plus extraordinaire ! 

    Tout d’abord, il faut savoir qu’ils ne possèdent pas une mais deux paires d’yeux.

• La première, permet de voir les couleurs de façon “normale”.

• La seconde en revanche permet, en quelque sorte, de voir la chaleur.

    Les serpents sont en fait capables de détecter et donc de “voir” les ondes infrarouges.

Cette capacité repose sur le phénomène de pyroélectricité.

    Ce mécanisme permet en fait aux serpents de convertir la chaleur émise par d’autres organismes en signal électrique qu’ils peuvent alors voir.

Ce processus est possible grâce à des canaux TRPA1 situés sur la membrane qui s’ouvrent lors de la détection d’une chaleur supérieure à 25°C,  et qui laissent alors passer des ions calcium.

Ceux-ci créent alors une différence de potentiel et donc un signal électrique.

Pour permettre cette vision il faut la présence d’un matériau dit pyroélectrique.

    Parlons maintenant d’un animal un petit peu moins commun mais dont la vision est très particulière : le requin.

    Chez le requin, comme vu chez d’autres animaux, on retrouve la présence du tapetum lucidum qui leur permet une excellente vision nocturne.

Chez cette espèce, on remarque à la surface du tapetum lucidum, un certain type de protéines pigmentaires appelées guanine ainsi que des cellules qui portent le nom de mélanoblastes.

    De plein jour, lorsqu’il y a beaucoup de lumière, les mélanoblastes, qui sont des cellules sombres, rendent la membrane réfléchissante inactive, évitant ainsi un apport trop important de lumière non indispensable. 

En revanche, de nuit, les mélanoblastes découvrent les pigments de guanine qui deviennent alors actifs et qui réfléchissent la lumière.

    Il y a donc une double réflexion de la lumière permettant une meilleure vision nocturne.

    Il s’agit ici d’un animal intéressant de part son anatomie hors du commun, mais surtout de part sa vision très particulière.

    En effet, pour la méduse, le terme "voir" signifie surtout analyser.

La méduse ne possédant pas de système nerveux central, il lui a fallu s'adapter pour pouvoir vivre et évoluer dans son environnement.

    On remarque donc chez cet animal le regroupement de plusieurs sens en un même organe appelé rhopalie. La méduse étant de symétrie radiale, elle peut être coupée en 4 : les quatre quarts sont répétés. Ainsi, elle possède non pas une mais 4 rhopalies.

    Pour ce qui est de la vision, la méduse possède 6 yeux par rhopalie: un œil proximal, deux yeux en forme de points, deux yeux en forme de fentes et un œil dit distal.

Ces yeux permettent à la méduse de ne regarder que vers le haut et ce quelle que soit la direction dans laquelle elle nage.

Ce phénomène est possible grâce aux cellules dites statocytes. 

Elle peut ainsi regarder les mouvements au-dessus de sa tête, mais aussi le ciel et même ce qu’il y a sur Terre !

En plus, grâce au phénomène de réfraction qui se fait à la surface de l’eau, la méduse possède un angle de vision très grand lui permettant de voir ce qu'il se passe aux alentours, hors de l'eau.

    La vision de la méduse est donc floue car ses différents yeux, de part leurs surfaces différentes, ne réfractent pas de la même manière les rayons lumineux.

    Si l’apport de lumière est trop important, l'œil distal joue un rôle inhibiteur et évite un surplus de lumière qui pourrait empêcher la vision.

Par la suite, toutes les informations sont transmises via un amas de cellules nerveuses appelé neurofile et grâce à des synapses non polarisées.